Un jour j's'rais un brigand !

[Mais en attendant, j'm'entraine !]

L’installation faite, le môme prenait ses marques doucement mais surement dans la maison, s’aventurant un peu plus en dehors de sa chambre de plus en plus longtemps. Y’en avait des trucs a découvrir, des coins, des recoins et des trésors, innombrable. Rodrielle en avait amassé des choses, toutes aussi surprenante les unes que les autres, des trucs que jamais il n’aurait imaginé voir un jour. Et le môme farfouillait, découvrait, s’en mettant plein les yeux, mais le coin qu’il préférait, après sa chambre et la cuisine bien sur ! C’était sans aucun doute la salle d’arme. Le rêve pour n’importe quel gamin rêvant de brigandage, piratage et castagne a tout bout de champ.

Cette salle était tout ce qui lui fallait, des armes partout, des cibles, des armures, des mannequins, tout ce qu’il fallait pour devenir le parfait mercenaire. Parce que oui, c’était sur, un jour il serait comme sa mère, un jour son nom ferait trembler le royaume, un jour, il ferait peur à tout le monde rien qu’en marchant dans une rue !
Mais… euh…. Ca, ça serait un jour, parce que pour l’instant ce n’est pas avec sa taille de nain, et son poids mouche qu’il réussirait à faire peur a quelqu’un. Donc cette salle, serait sa deuxième chambre, et ces armes… ses nouveaux jouets !

Bon bien sur, sa mère lui avait dit de ne pas y toucher lorsqu’ils n’étaient pas avec lui, mais franchement, est ce qu’il avait une tête à obéir lui ? Hein ? Non, franchement ?
Premièrement il ne connaissait pas ce mot, et deuxièmement, les râteliers lui tendaient les bras. Alors quoi…. Il n’allait tout de même pas laisser tout cela sans y toucher, n’est ce pas ?

Sans un bruit, prenant soin de poser son regard un peu partout pour être sûr d’être tout seul, la Teigne s’avança vers le râtelier, fouillant plus que d’ordinaire pour trouver l’arme idéal en plus de sa dague. Parce que la dague, c’est bien au corps a corps, mais a distance…. Qu’est ce qu’il pourrait bien trouver pour toucher sa proie ? Histoire de l’assommer ? Hum….
Une dague par ci, une épée par la, un truc ici et un… un…. C’était quoi ce truc là ? Aucune idée ! Tant pis, il le prenait quand même, il essaierait au milieu de la salle pour voir ce que ca fait.

Elouan attrapa sa trouvaille fièrement et se positionna au milieu de la salle face aux cibles, prêt a s’exercer. Il lança un petit regard a la cible, et attrapa sa dague, autant faire avec ce qu’il connaissait avant d’essayer le truc qu’il ne connaissait pas.
Un pied en avant, un autre en arrière, bras bien au dessus de la tête, poignet souple et…..

Fssssss Ploc !

La lame de la dague vint se planter dans la cible ! Euh…. Enfin presque… Oui bon disons assez loin de la cible…

-Pfff raté ! Elle est nul cette cible ! Maugréa le môme en s’avançant pour récupérer sa dague non sans lancer un regard vers le mannequin en lui tirant la langue au passage

-Rigole pas toi ! T’a bien vu elle a bougé la cible ! C’est d’la triche !

Et de râler encore plus en se repositionnant à sa place de départ, prêt à recommencer. Un pied en avant, un autre en arrière et on…. Re….. co….. mence !

Fsssss Shlac !

-Ouais !!!!! Sur la cible !!!!

Il l’avait observé sans rien dire ! Et tout ca depuis son deuxième essaie ! Ahhhhh !!! L’horreur ! Il avait osé !
Le môme ne se cacha pas pour afficher une moue boudeuse, mécontent de s’être fait piéger ainsi. Il se ramollissait de plus en plus depuis qu’il ne vivait plus dans la rue. D’abord il avait failli se faire prendre sur le marché, et maintenant il ne s’apercevait plus de la présence de quelqu’un quand on l’observait. Ca n’allait pas, mais alors pas du tout ! La honte ! C’était sa réputation qui en prenait un coup là… Et un sacré coup même !

-grmpf… Marmonna le môme en allant récupérer sa dague avant de venir se positionner au coté du chevelu.

-Tu peux essayer bien sur, mais une condition !

Index levé, regard faussement menaçant, le môme savait tres bien qu’il ne faisait pas le poids face a Fralis, mais il se plaisait toujours a faire son petit chef surtout face a des adultes. Et puis là, le chevelu lui devait une revanche, et une faveur !

-Tu l’dit pas a Mamma qu’j’ai raté la cible ?

Elouan lui lança un petit regard de chien perdu, tentant du coup de l’attendrir. Déjà qu’il avait la honte de s’être fiat piégé ainsi, mais si en plus il le répéter à sa mère c’était la fin du fin des plantes a fin !*Il n’aurait plus qu’à s’en aller à l’école et mettre le nez dans les bouquins poussiéreux et ennuyant. Beurk ! Le bagne !

Il fit donc un pas en arrière pour laisser la place à Fralis d’essayer a son tour, non sans lancer un œil envieux au long couteau. C’était tout à fait autre chose que sa petite dague, si avec ça il ne parvenait pas à toucher la cible….

-Si t’y arrive pas, j’pourrais t’donner des conseils s’tu veux. Mais en échange, j’veux qu’tu m’montre comment marche ce truc là. *coup de tête vers l’arc dépourvu de sa corde, laisser a terre tout pres d’eux*
Bien sur, si tu rate, je dirais rien a Rod’, c’est juré !

Elouan leva la main, affichant un regard le plus innocent possible. Il ne perdait pas le nord pour arriver a ses fins, une petite épreuve de plus pour tester son… peut être futur beau père, après tout, ne dit-on pas « qui aime bien châtie bien ? ».

-Alors ? T’es d’accord ?


*Désolé, j’ai pas pu m’en empêcher ^^

Observation, concentration, et….Pas mal pour un premier tir. Mais pas eu ! Une once de fierté passa sur le visage du gamin qui avait lui, réussit, au second coup a touché la cible, même si ce n’était pas dans le mille. Mais au moins sa dague c’était planté.
Pour une fois, le gamin ne prononça pas un mot désobligeant, solidarité masculine oblige, d’autant plus lorsque Fralis lui tendit son couteau, vous savez là, le grand couteau ! Celui là même que le gamin regardait avec tant de convoitise. Et bien oui, oui, il lui tendait.
Il tendit alors la main, un moment hésitant, avant de le saisir fièrement, regardant soudainement Fralis d’un autre œil.

Ce n’était plus un « rival » mais… un allier, et un allier de taille qu’il n’avait pas intérêt a laisser filer. Soupesant alors le couteau dans sa menotte enfantine, le môme pris une profonde inspiration avant de se placer face a la cible.

-D’accord, mais avant l’arc, j’veux réussir à le planter. L’es plus lourds qu’ma dague ton couteau. Tu d’vrais essayer t’verra. C’doit être plus facile p’tet.

Concentration optimum, d’abord la jambe gauche, puis la droite, toujours, le bras bien haut, la main bien souple et….

Fssss Schling…

-La vache c’qu’il est lourd ! J’ai même pas atteint la cible ! S'exclama-t-il avec une petit moue mécontente.

Le chemin allait encore être bien long avant qu'il ne puisse devenir le plus grand, le plus fort et le terrible mercenaire qu'il voulait être...

-Ouais !!! Dans le mille !! S’écria le môme enthousiaste devant l’exploit du chevelu. Mince alors ça c’était du tir !

A ouais, ça c’était du tir, rapide, précis et tout et tout ! Pile poil comme il aimerait faire lui aussi. Elouan s’était précipité sur la cible pour bien regarder les couteaux, des fois que sa vue lui aurait jouer des tours, mais non non, le chevelu avait bien tout envoyé dans le mille, ou presque !

Retournant a sa place en courant, le gamin ramassa bien vite ses couteaux qu’il posa dans la ceinture minutieusement avant de se retourner vers Fralis.

-A moi, tu va voir ! Je vais faire…. Comme tu m’as dit !

Et se remémorant les conseils du chevelu, imitant ses gestes, Elouan bougea la tête de tout les cotés pour s’échauffer la nuque, ferma les yeux un instant pour se concentrer et les rouvrit, fixant bien la cible. Te concentrer qu’il avait dit, te concentrer et bien contrôler ton bras….

Dernier regard vers la cible, le gamin arma son bras et tira les 5 couteaux sans s’arrêter, ou presque, avant de fermer les yeux n’osant pas voir le résultat.

Elouan a effectué 1 lancé(s) d'un (Couteau.) :

Elouan a effectué 1 lancé(s) d'un (Couteau.) :

Elouan a effectué 1 lancé(s) d'un (Couteau.) :

Elouan a effectué 1 lancé(s) d'un (Couteau.) :

Elouan a effectué 1 lancé(s) d'un (Couteau.) :

-Ça donne quoi ? J’ai tout raté ?

Le môme n'avait de cesse de lorgner son exploit, et Fralis ne put s'empêcher de sourire, en s'imaginant à sa place. Certes, sa tendre enfance avait été plus douce, mais à son age il ne s'entrainait pas à manier des armes, mais à travailler difficilement dans les champs, portant déjà des sacs plus lourds que lui. Mais l'heure n'était pas aux regrets, surtout que cette part de sa vie n'était pas encore sous son controle.

Le petit enchainait les questions, et ce n'était pas évident au brun d'y répondre à toutes, et dans l'ordre. Il se concentra néanmoins, saisissant l'ensemble, et parla avec un air détaché, comme puisant toutes ses paroles de souvenirs lointains.

C'est difficile de viser oui, car il faut forcer pour bander la corde, et donc on tremble, et en même temps il faut rester maitre de ses muscles pour espérer tirer droit. Les couteaux, tout est dans le poignet jeune homme, l'arc c'est tout dans la tête.

Il saisit alors l'arbalète que lui montrait le petit et expliqua rapidement son fonctionnement.

C'est comme un arc, mais pour les flemmards. Un bon archer ne se sert jamais d'une arbalète. Un professionnel de ta trempe s'en servira uniquement pour les cibles en mouvement très difficiles d'atteinte. Et encore...

Lui n'avait jamais aimé la facilité, et préférait de très loin la précision travaillée plutôt que celle offerte par l'aisance d'armes pour "nobles" comme il aimait les appeler.

Et oui ta mère doit savoir se servir de tout ça, et bien mieux que moi en plus je parie ! Mais bon, c'est sur qu'en parlant on arrivera jamais à son niveau, alors on se dépêche, on attrape un arc et je te montre comment on ficelle tout ça.